Mon agenda de juin était chargé:
- Week-end du 1er juin: déménagement (à Madrid);
- Week-end du 8 juin: fiançailles d'un oncle (à Toulouse, enfin dans le Gers);
- Week-end du 15 juin: à Lille voir la chieuse, avec LaYa et pOulpe;
- Week-end du 22 juin: première course d'orientation à Madrid, avec Ramón, mon chef (qui n'aime pas que je l'appelle comme ça, mais plutôt comme "pote" ou "collègue" au pire des cas
);
- Week-end du 30 juin: rando dans les Pyrénées avec Carlos, un pote catalan.
Week-end du 1er juin.Samedi, toute la matinée à préparer mes affaires pour déménager de cet appart de fous, sans en avertir Serginho. Ramón arrive vers midi avec son 4x4 pour me filer un dernier coup de main.
Gros flip: alors que Ramón et moi faisons un dernier check de l'appart avant de partir, Ramón me dit "Cédric, j'entends de la musique". Silence. Effectivement quelqu'un venait d'entrer dans l'appart et écouter de la musique. En priant "pourvukeceçoipaserginhopourvukeceçoipaserginhopourvukeceçoipaserginho", je m'engage dans le couloir et vois... Kathy!!! (Deubeul
)
... Qui se rappellait que je déménageais et s'est pointée pour voir comment ça se passait... Cte peur...
On arrive à l'appart un peu en avance, et après deux cañas et de la paella en guise de tapas, on rencontre enfin le proprio de l'appart. On monte pour officialiser ça. Par officialiser, il me demande des infos personelles, mais par contre lui, rien. Je tends les 320€ du loyer (ayant déjà payé la caution en réservant la chambre), mais le gars me dit qu'il faut aussi les 320€ du dernier mois! C'est nouveau, ça. Après quelques tentatives de négociations, il demande directement à Ramón s'il ne peut pas m'avancer l'argent! Ramón, évidemment accepte. On descend pour retirer de l'argent, après quoi le fourbe me donnerait les clés.
Une fois toutes mes affaires montées, Ramón, Elena (sa nana, ex d'Oportuna) qui vient de nous rejoindre et moi allons "tapear", c'est-à-dire faire les bars-tapas. Ramón voulait m'inviter!
Après quelques tapas et une glace sur la terrasse, me voilà dans ma nouvelle piaule à ranger mes affaires.
Une fois mes nouveaux collocataires arrivés, ils m'invitent à un apéro et à quelques joints, histoires d'entamer dans de bonnes dispositions la co-habitation.
Plus tard, Serginho tentera de m'appeller plusieurs fois pour exprimer sa deception - voire sa haine.
Dimanche tranquilou avec Kathy. Elle est venue voir visiter l'appart. Après être allé au resto juste en bas, nous avons fait la sieste sur mon lit.
L'ironie de la vie. Alors que les conditions étaient exécrables lorsque nous partagions l'appart, nous essayions d'être ensemble, ou même de tenter un câlin... Maintenant qu'il n'y a plus la moindre contrainte... Nous sommes amis, sans la moindre tentative de rapprochement - même si ça ne nous empêche pas d'en parler et d'évaluer ensemble nos rapports passés. D'ailleurs ce changement de conditions nous a plus rapprochés intimement que lorsque nous étions dans l'ancien appart. L'ironie de la vie, disais-je.
Week-end du 8 juin.Un peu d'appréhension avant d'aborder celui-là, puisque la perspective de revoir mon père, avec tout les griefs que j'ai contre lui, et tous les espoirs, à chaque fois déçus, d'arranger les choses.
Vendredi soir, j'arrive à Toulouse. Passons sur la qualité tout-à-fait médiocre du service d'EasyJet. Ma mère, mon frère et moi allons au resto.
Beaucoup de choses à se raconter. Notamment mon frère qui m'explique la situation délicate avec sa copine. Puis nous alons danser avec notre mère, qui apprécie énormément. Et enfin une ballade au lac d'Odyssud, by night. Super coolos.
Samedi, après une mini panique suscitée par la mésentente entre mon frère et moi à propos du thème du week-end (j'avais compris Disco, et apparement c'était Hyppie - finalement les deux étaient acceptés), nous allons au château où se tient la fête. Un vieux château dans le Gers, dont une tour est classée, nous a été gentiment prêté par son propriétaire, qui se trouve être le frère de la future fiancée.
Et la piscine.
D'entrée, je ne peux m'empêcher de remarquer l'une des filles de la future fiancée (oui, la fiancée a entre 40 et 50 ans...), qui a un corps parfait et un charme fou; le genre de fille à te laisser à peu près comme ça:
Mais son mec était là - évidemment. Mon choix se repporte alors sur une asiatique de 35 ans (mais qui paraît environ 28 ), qui, accessoirement, n'hésite pas à se mettre seins nus au bord de la piscine, et qui était la seule avec moi à avoir misé sur la tenue Disco.
L'après midi se passe super bien, dans la piscine, à jouer avec mon père, mon oncle et mon frère.
L'heure de l'apéro.
Pour l'apéro: des tapas et de la sangria! Ah ben ça vallait le coup de revenir en France! J'en profite pour dire que la Sangría ne se prépare pas exactement comme ça
, et donne un cours général d'assemblage de Pan con Tomate
David m'apprend le scoop: Armelle, l'asiatique, est une ex d'Obispo!
Puis mon père nous prend à parti, à David et à moi, pour évoquer une nouvelle promesse de rapprochement. Comme d'habitude, les grands mots et les grands espoirs. Et comme d'habitude, ça a l'air crédible. Et comme d'habitude, je serai déçu. Enfin bref.
Après m'être gavé à l'apéro, coup classique: "À table!"
Et oui, j'avais oublié le cochon de lait qui tournait au-dessus du feu depuis le début de l'après-midi...
Le transfert de l'aile du château où nous prenions l'apéro jusqu'à l'autre aile où nous allions
dîner festoyer ne s'est pas fait en deux minutes: l'occasion pour moi de donner un coup de main à Armelle, qui s'occupait de débarrasser la table et d'amener quelques plats sur la table de l'autre côté.
L'heure du dîner. Cool, bonne ambiance. Je suis en face d'Armelle, à qui je lance deux-trois ameçons. Puis s'entremettent quelques goutes de pluie, qui font paniquer le beauf. En deux temps trois mouvements, et malgré la résistance passive notamment de mon père et moi, convaincus qu'il ne tombera rien de plus qu'un léger crachat, nous nous retrouvons dans une grande salle. Originalement prévue pour le dessert, elle se transformera bien rapidement en salle de danse.
Et là, c'est le début de l'hallu.
Sandrine, ma tante, avec qui je m'entendais très bien, vient s'asseoir à côté de moi. Et je ne sais trop comment, j'en viens à évoquer l'épisode de la Brésilienne (à mais au fait, c'est vrai: je ne l'ai pas encore raconté, ici!). On parle des relations entre personnes d'âge assez différents, du mariage, etc. Elle me fait remarquer que ça ne l'étonne pas plus que ça qu'il m'arrive des aventures avec des filles plus vieilles que moi; que je suis plus mûr, etc. On continue la conversation. Je vais danser un peu (ben si: il y avait
Born To Be Alive, c'est sacré!), goûter quelques canapés ou autres gâteaux arabes, puis vais m'asseoir sur un banc. Elle m'y rejoint. On discute des problèmes de familles, etc.
Puis... "Cédric, est-ce que je peux te poser une question...?
-- Bah ouais, bien sûr, vas-y!
-- ... Est-ce que je te plaît?
--
... Pardon?
-- Oui, est-ce que je t'ai déjà plu, physiquement ou sentimentalement...?
--
... Euh, non mais je ne peux pas répondre à ça...
-- Mais si, la dernière fois qu'on s'est vu, j'ai ressenti quelque chose et je suis persuadée que toi aussi.
-- [Je ne peux pas répondre à ça; je t'ai toujours vue comme une tante; c'est vrai qu'on accroche bien, mais sans plus]
-- Ah, je vois. Je me suis trompé. Aux temps pour moi.
-- Hum. Non mais après ça empêche pas que tu as du "morbo", comme ils disent en Espagne, mais euh...bon..gmlblblb"
Et le reste de la soirée à parler de ça et à danser collé-serré avec elle... Un peu trop d'ailleurs, parce que mon père avait capté le truc. Mais bien heureusement la blonde qui lui sert de nana l'a rassuré en disant qu'on ne faisait que s'amuser comme tout le monde...
Enfin bref. Ça craint.
Lendemain matin.
J'ai quasiment pas dormi, parce que dans une tente, il n'y a pas la clim et qu'il faisait putain de chaud dedans. Et vu qu'on s'était couché vers 6h30...
Enfin bref, la tête dans le cul/le cul dans le brouillard, je vais au bord de la piscine, où était Armelle, en train de lire en bronzant, torse nu.
Il semblait que nous étions les seuls levés du château. Il s'agit donc là d'une situation "Malgré de Canard" (se reporter dans la section appropriée pour ceux qui n'ont pas suivi). Mais la fatigue et les évenement de la veille m'ont cloué sur le transat, me contentant successivement d'essayer de dormir, de lire Figaro Littéraire et Le Monde, et laissant échapper quelques phrases à son encontre, pour le sport. Elle est allé quand même de son propre chef préparer un café pour moi, puis m'amener des gâteaux arabes pour le petit dejeuner...
Le château pond les invités petit à petit et vient mon oncle (le mari de la tante
). Il s'approche de moi. Comme un con, j'ai comme une appréhension, doublée du sentiment de culpabilité. Mais non: il vient me faire la bise, grand sourire...
Après quelques heures passés au bord et dans la piscine, il est temps d'aller manger.
La table s'est naturellement - et plus étrange: au fur et à mesure - divisée en deux, avec les Hernandez à droite et les autres à gauche. Les premier mettant l'ambiance, les autres la subissant. Oui, parce que chez les Hernandez, on met l'ambiance, ça c'est sûr, après, c'est pas garanti qu'il n'y ait pas de lourdeurs...
Après quelques remords en regardant à gauche, je me suis dit qu'après tout j'en avais rien à foutre: si eux ne savent pas s'amuser, c'est leur problème; moi, je vais profiter des mes oncles
que je ne vois jamais...
Et voilà pour les deux premiers week-ends. Animés, n'est-ce pas?
Voyons qué tal les suivants... Je vous tiendrai au courant.
BTB ·